M. Guindos estime que la BCE a déjà parcouru la majeure partie du chemin vers des hausses de taux.

Il appelle les banques à être prudentes en matière de distribution de dividendes et de rachat d’actions en raison du retrait de liquidités.

MADRID, le 18 mai (CALPA PARIS) –

La Banque centrale européenne (BCE) continuera à augmenter les taux d’intérêt, bien que le vice-président de l’institution, Luis de Guindos, ait reconnu que le tronçon d’augmentation qui reste devant l’institution est plus court que le chemin parcouru, après qu’elle ait augmenté le prix de l’argent de 375 points de base après sept augmentations consécutives depuis juillet 2022.

« Une partie importante du chemin a été parcourue et il reste encore une partie à parcourir, certainement la partie à parcourir est plus courte que la partie qui a été parcourue », a résumé l’ancien ministre espagnol de l’Économie et de la Compétitivité lors d’un événement organisé par PwC.

Dans ce sens, M. Guindos a réitéré que le Conseil des gouverneurs de la BCE prendra ses décisions en matière de taux d’intérêt en fonction de l’inflation, en accordant une attention particulière à l’inflation de base, ainsi qu’à la manière dont les décisions de politique monétaire sont transmises et aux nouvelles projections macroéconomiques que l’institution publiera en juin.

« Je ne sais pas comment les taux vont évoluer et il ne faut pas croire ceux qui disent quel est le taux terminal de la BCE. Cela dépendra des données. De l’évolution des conditions de crédit et de financement et de leur transmission à l’économie », a-t-il expliqué.

A cet égard, il a averti que l’inflation sous-jacente s’avérait plus « collante », celle affectant le secteur des services étant la plus préoccupante pour la BCE en raison de sa forte sensibilité à l’inflation salariale.

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D’autre part, l’économiste espagnol a souligné la bonne performance du marché du travail de la zone euro, ce qui a des implications pour la demande des consommateurs, alors que la croissance devrait se modérer à environ 1 %.

« Les mois à venir ne seront pas faciles. Il y a des points positifs et des points d’ombre », a-t-il averti, soulignant que la situation des taux négatifs ne reviendra pas, du moins dans les prochaines années.

PRUDENCE ET LIQUIDITÉ.

En ce qui concerne la stabilité financière de la zone euro, M. Guindos a souligné l’importance d’envoyer un signal de prudence aux banques, en leur rappelant de ne pas se laisser emporter par l’impact positif des hausses de taux d’intérêt.

Dans le cas particulier des banques espagnoles, il a réitéré que la situation est bonne, avec des ratios de capital inférieurs à la moyenne, mais avec des ratios de liquidité supérieurs, tandis que la structure de financement des banques espagnoles ne peut être comparée à celle d’il y a quelques années, étant donné que la disparition des caisses d’épargne a grandement amélioré la gouvernance d’entreprise.

Cependant, M. Guindos a averti que la croissance de l’économie espagnole sera inférieure à celle de 2022, ce qui affectera la solvabilité, et qu’il est donc nécessaire d’examiner le cours complet de la hausse des taux d’intérêt et donc « d’être prudent avec l’émission de dividendes et les rachats d’actions » parce que le capital est fondamental et que la liquidité est retirée du marché.

« La liquidité va devenir un actif de plus en plus important », a-t-il averti.

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Ainsi, pour le vice-président de la BCE, le principal risque pour le système financier européen sont les non-banques, y compris les fonds spéculatifs, avec une liquidité élevée, un effet de levier et un risque de crédit, sur lesquels la hausse des taux aura un impact.

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